Selon les informations de L'Équipe, ce mardi matin, des perquisitions ont été menées au siège de la LFP ainsi qu'au domicile de Vincent Labrune, président de la Ligue, à Saint-Rémy-de-Provence. Le Parquet National Financier (PNF) a intensifié son enquête sur les conditions de l'accord entre la Ligue de Football Professionnel (LFP) et le fonds d'investissement CVC.
L'affaire trouve son origine dans une plainte déposée par l'association anticorruption "AC !!" qui soulève des questions sur les termes de l'accord avec CVC, fonds qui a acquis 13 % du capital de la Ligue contre un apport en numéraire de 1,5 milliard d'euros. Cette enquête, ouverte le 16 juillet 2024, porte sur des accusations de détournement de fonds publics, de corruption active et passive d'agents publics, et de prise illégale d'intérêts.
Une enveloppe de 37,5 millions d'euros
Au cœur, des investigations se trouve la répartition d'une enveloppe de 37,5 millions d'euros. Lors des négociations, il avait été convenu que les banquiers et les avocats conseillant la LFP seraient rémunérés une fois l'accord conclu. Cette somme comprenait 12 millions d'euros pour chacune des deux banques impliquées, 5 millions d'euros pour le cabinet d'avocats en honoraires de résultats, et 8,5 millions d'euros en bonus pour certains dirigeants de la Ligue, dont une partie significative aurait été perçue par Vincent Labrune.
Les enquêteurs s'attachent à clarifier les modalités de distribution de cette enveloppe : à quel moment les bonus ont été décidés, et à l'initiative de qui. Parallèlement, le président de la LFP avait approuvé une forte augmentation de son salaire, une décision également pointée du doigt par les sénateurs dans un récent rapport.
Aucune réaction des concernés
Les répercussions de cette enquête sont potentiellement significatives pour la LFP, déjà sous le feu des critiques médiatiques et institutionnelles. Le président Labrune, dont les choix de conseillers financiers et juridiques sont au cœur de l'enquête, n'a pas encore fait de déclaration publique. L'avocat de la LFP, Christophe Ingrain, a refusé de commenter l'affaire pour le moment.
Cette perquisition intervient quelques jours seulement après la publication d'un rapport du Sénat sur l'intervention des fonds d'investissement dans le football professionnel français, ajoutant une pression supplémentaire sur la gestion de la LFP.
L'issue de cette enquête pourrait avoir des conséquences majeures pour la gouvernance de la Ligue de Football Professionnel et sa crédibilité auprès des acteurs du football et du public. Les prochaines étapes de l'investigation seront cruciales pour comprendre l'intégralité des faits et des responsabilités dans cette affaire.