L’histoire d’amour entre Enrique et le football commence dès sa jeunesse à Gijón, où il éclot au Sporting. Sa carrière prend rapidement une autre dimension quand il rejoint le Real Madrid en 1991. Mais c’est surtout en franchissant la barrière symbolique vers le FC Barcelone, en 1996, qu’il devient une légende du football espagnol. Après huit saisons en Catalogne et des trophées à foison, le milieu de terrain raccroche les crampons en 2004. À ce moment-là, personne n’imagine encore que son nom va résonner autant dans le monde du coaching.
Quatre ans après sa retraite sportive, il décide de reprendre du service, mais cette fois sur le banc de touche. Il démarre avec le Barça B, où il affine ses idées : un football fait de possession, mais surtout de mouvement perpétuel. Trois ans plus tard, il s'envole pour l'Italie, à l'AS Roma, pour un passage qui, s’il ne laisse pas une empreinte indélébile, lui permet de s'endurcir dans un championnat plus tactique et rigide. Un retour en Espagne à la tête du Celta Vigo en 2013 lui permet de s'affirmer comme un entraîneur en plein épanouissement.
Mais c’est en 2014, lorsqu’il reprend les rênes du FC Barcelone, que sa carrière d’entraîneur prend véritablement son envol. Très vite, Luis Enrique impose sa vision : le Barça doit redevenir maître de son destin, imposer son jeu à n’importe quel adversaire, et redevenir l’équipe que l’Europe craint le plus. Dès sa première saison, l’Espagnol réalise un exploit monumental : le triplé Liga, Ligue des Champions et Coupe d’Espagne. Le style de Luis Enrique ? Un mélange d’intensité, de rigueur défensive, et d'une efficacité offensive portée par le trio magique Messi-Neymar-Suárez. Une marque indélébile laissée sur le football européen.
Après son départ du FC Barcelone en 2017, il prend un peu de recul avant de se voir confier la mission de relancer la Roja, l’équipe nationale espagnole. Luis Enrique apporte une touche de modernité à une équipe vieillissante. Sous sa houlette, l’Espagne retrouve un football fait de maîtrise et de possession, atteignant la demi-finale de l’Euro 2020, avant de s'incliner face à l’Italie, future championne. En 2021, la Roja dispute également la finale de la Ligue des Nations, s'inclinant face à la France. Pourtant, l’aventure espagnole prend fin après la Coupe du monde 2022, marquée par une élimination surprise face au Maroc.
C’est en juillet 2023 que le Paris Saint-Germain, en quête de renouveau après plusieurs échecs européens et un changement de politique sportive, décide de faire appel à lui. Connu pour son caractère bien trempé et sa capacité à imposer sa vision, Luis Enrique se voit offrir un contrat de avec pour mission de redonner au PSG un équilibre, un souffle nouveau. L'Espagnol arrive dans une capitale parisienne en pleine transformation, après un mercato marqué par les départs de Neymar et Messi, et l’arrivée de jeunes talents comme Ousmane Dembélé, Randal Kolo Muani et Manuel Ugarte.
À Paris, Luis Enrique sait qu'il doit rapidement s’imposer. Le club de la capitale n’a pas le temps d’attendre. Mais l’Espagnol est patient, méthodique. Il prône un football de possession, un pressing collectif intense, et cherche à reconstruire une équipe autour de l'esprit de groupe, plutôt que de s'appuyer sur des individualités. Ses premiers mois à la tête du PSG sont marqués par une adaptation nécessaire, mais les bases de sa philosophie se mettent en place : une défense solide, un milieu de terrain dynamique et un pressing tout terrain qui rappelle ses années au Barça.
Luis Enrique est aussi un adepte du contrôle total, que ce soit sur le terrain ou en dehors. Il n’hésite pas à faire des choix forts, en écartant certaines stars ou en s’appuyant sur des jeunes en quête de reconnaissance. L’Espagnol impose une discipline stricte, mais toujours dans le but de servir le collectif. Pour lui, chaque détail compte. Chaque joueur doit s'intégrer dans un plan plus vaste, pensé sur le long terme.
Si les résultats en Ligue 1 sont pour l’instant conformes aux attentes, c’est surtout en Ligue des Champions que Luis Enrique est attendu. Le PSG, en quête de son Graal européen depuis des années, voit en lui l'homme capable de les mener enfin sur le toit de l’Europe. Mais l’entraîneur espagnol sait que tout ne se fera pas en un jour. Il prend son temps, conscient que le succès dans une équipe comme Paris ne se mesure pas seulement aux victoires immédiates, mais à la capacité de créer une équipe qui pourra dominer sur le long terme.
En seulement quelques mois, Luis Enrique a déjà imposé son empreinte à Paris. Si son parcours dans la capitale reste encore à écrire, une chose est sûre : le PSG, sous ses ordres, a pris un virage décisif vers une nouvelle ère. Une ère où le collectif prime sur tout le reste.