Daghestan vs Irlande 2. Le PFL revient ce samedi avec le choc entre Usman Nurmagomedov et Paul Hughes pour la ceinture des poids légers du Bellator. Un combat ô combien important pour les deux athlètes qui représentent leur pays dans ce choc, après le célèbre affrontement entre Khabib Nurmagomedov et Conor Mcgregor lors de l'UFC 229. Pour l’occasion, DAZN est parti à la rencontre de Javier Mendez, célèbre entraîneur qui a mené Usman à la ceinture du Bellator.
Comment s'est passé le camp d'entraînement d'Usman ?
Usman ne s’est pas entraîné avec Islam, Umar et moi. Ce sera son premier camp sans moi. Lors de ses 7, 8 derniers combats, j'ai été avec lui pour l'entraîner. Ce sera donc le premier combat où je vais juste être dans son coin. Le camp d'entraînement se passe très bien. J'ai suivi ses progrès. Il nous a envoyé des vidéos, à Khabib et à moi, et je lui ai envoyé des critiques et j’ai corrigé des éléments. Il a fait les ajustements nécessaires. La dernière vidéo qu'il m'a envoyée de son sparring était vraiment bonne. Il est prêt.
Où s’est-il entraîné ?
Il s’est entraîné à Makhatchkala, au gymnase des Nurmagomedov, l'Abdulmanap Gym. Il s'est entraîné avec Magomed (Gadji), l'entraîneur principal. Il a d'excellents partenaires d'entraînement, dont Amru Magomedov, champion des poids légers des UAE Warriors, qui est son principal partenaire d'entraînement et va devenir une future star.
Il va affronter Paul Hughes. Pensez-vous qu'il pourrait être la prochaine star irlandaise des arts martiaux mixtes, un peu comme McGregor ?
Non, je ne pense pas. Je n'ai pas vu en lui des tendances similaires à celles de McGregor, à part qu'il sait bien parler. Je ne vois rien de spécial dans son aspect technique. McGregor était spécial, pas seulement dans la parole, mais aussi dans ses compétences. Hughes n'a pas un grand niveau au sol. Il est correct partout, debout, mais son point fort, c'est son attitude. C'est l'attitude d'un champion. Il peut faire fonctionner les choses parce qu'il croit en lui. Il a prouvé qu'il pouvait réussir grâce à sa confiance en lui. Il croit fermement en ce qu'il fait et il a un niveau de confiance très élevé. Il va donc maximiser ses capacités, et c'est ce qu'il a fait. C'est un bon gars, très talentueux, mais je ne le place pas encore au niveau d’Usman.
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Vous étiez dans le coin de Khabib pendant son combat contre McGregor. Samedi, vous serez dans le coin d'Usman lors de son affrontement contre Paul. C'est Daghestan contre Irlande. Qu'est-ce qui rend ce combat spécial ?
Je ne pense pas que ce soit très spécial, à part le fait que les gens comparent cela à McGregor-Khabib. Mais Hughes n'a pas encore fait ce que McGregor a accompli, il n'est pas encore un double champion du monde, il n'est pas encore super célèbre. Hughes cherche encore à se faire un nom. Donc, je ne vois pas comment il pourrait s’en faire un au profit d’Usman. Ce n'est pas possible, à moins qu'Usman ne se blesse. Ce garçon est le deuxième meilleur poids léger au monde, après Islam Makhachev. Le seul qui est meilleur que lui, c'est Islam Makhachev. À part cela, Usman Nurmagomedov est le deuxième meilleur au monde, et je l'ai dit plusieurs fois. Le troisième meilleur, c'est Alexander Shabliy, un combattant qu'Usman a déjà battu. Pour moi, ce sont les trois meilleurs, dans cet ordre : Islam, Usman, Shabliy.
Comment est Usman ?
En tant que personne, il est très charismatique. Il aime rire, il parle très bien anglais, il est cool. Je l'aime beaucoup. Tout mon cœur va vers lui. J’aime mes gars. Franchement, je dois le dire, ils sont tellement loyaux, tellement dévoués. Ils sont attentionnés et respectent leurs aînés. Et c'est quelque chose que j'apprécie, car étant l'aîné, je reçois beaucoup de respect de la part de tous mes gars. Aucun d'entre eux ne me manque jamais de respect. Ils me chouchoutent tous, de Khabib à tout le monde. Ils me respectent en tant que coach, en tant que chef d'équipe, même si je ne suis pas le leader de l'équipe, c'est Khabib. Je suis l'entraîneur principal, mais Khabib est le leader de l’équipe.
Comment avez-vous rencontré Usman ?
Je l'ai rencontré en 2018, lors de mon premier voyage en Russie. C'était il y a sept ans. J’ai ensuite commencé à l'entraîner un peu après.
Usman a battu Brent Primus, mais sa victoire a été transformée en no-contest après qu'il ait été testé positif pour une substance interdite par la commission athlétique de l'État de Californie (CSAC). Pouvez-vous apporter des précisions à ce sujet ?
Ce qui s'est passé, c'est que j'avais appelé Usman une fois parce qu'il avait toutes ces tâches sur sa peau. Il fait des poussées, il a une sorte de problème de peau. Et je lui ai dit : « Usman, comment ça va ? » Il m'a répondu : « Coach, ça va, mais tu sais, mon éruption cutanée... c'est réapparu. C'est partout sur mon corps. Je vais à Moscou pour prendre des antibiotiques. » Alors, il est allé à Moscou, il a pris des antibiotiques.
Malheureusement, pour la commission athlétique de l’État, quand vous prenez des médicaments, ils vous demandent : « Prenez-vous des médicaments ? Veuillez les noter. » Il n'a pas écrit qu'il prenait ce médicament. Et ce médicament contient un produit appelé mélatonine ou quelque chose comme ça. Je ne suis pas sûr que ce soit le bon nom, mais il y avait de la mélatonine dedans, et c'est interdit.
C'est la même chose qui est arrivée à Islam, parce qu'il avait subi une opération pour son cœur. Et ils lui ont donné de la mélatonine. Donc, c'était dans son système. Même si c'était en très petite quantité, ça ne change rien. C'était toujours dans son système. Et il ne l'a pas noté. Donc, s'il avait noté qu'il prenait ça ou qu'il l'avait pris, il n'y aurait eu aucun problème. Et c'est pour ça qu'il n'a pas perdu son titre. Si ça avait été quelque chose de grave, ils lui auraient retiré son titre.
C'est comme ce qui s'est passé avec Jon Jones quand Jon Jones a été pris après avoir mis K.O. D.C. Ils lui ont retiré son titre parce qu'il avait été pris pour dopage. Il y a une différence. Quand tu fais une petite erreur, ça ne te coûte pas aussi cher, mais ça te coûte quand même. Mais si tu fais une grosse erreur, comme Jon Jones, tu perds ton titre. Et c'est ce qui est arrivé.
Et c'est probablement aussi beaucoup de notre faute, parce qu'il ne comprend pas bien l'anglais ou ne lit pas bien l'anglais. Donc, la personne qui était avec lui à ce moment-là est probablement plus responsable que lui. Si c'était quelqu'un qui parle anglais... Si j'avais été là, ça aurait été entièrement de ma faute. Mais malheureusement, je ne vais jamais à ces choses-là. Je ne vais même pas aux pesées. Je vais à l'entraînement, je les entraîne, je travaille sur le plan de combat, tout ça, mais je ne vais pas aux conférences de presse ou à quoi que ce soit, sauf s'ils me le demandent. Et même pour les derniers combats, lors de l’UFC 311, je n'ai assisté à rien de tout ça. Rien du tout. Juste les combats et l'entraînement.
Quel est le secret pour créer des champions ?
Le mental. Je travaille sur leur esprit, sur leur mental. Je ne suis pas un technicien exceptionnel. Si vous me voyez tenir les pattes d’ours, vous pourriez penser : "Le coach est juste moyen. Il n’a rien de spécial." Mais si vous écoutez ce que je vous dis, si vous voyez comment j’entre dans votre tête et combien je vous donne de confiance – une vraie confiance, pas une confiance factice – alors là, vous allez dire : "D’accord, le coach est spécial."
Je suis spécial, mais pas en tant que porteur de pattes d’ours ou technicien. Je ne suis pas ce genre d’entraîneur. Je suis plutôt un coach mental, quelqu’un qui peut vous faire réfléchir correctement, élaborer le bon plan de jeu, et ça, je peux clairement le faire.
Essayez de me défier sur le plan mental ou sur une stratégie de combat. Là, vous verrez quelque chose de différent. Ou mieux encore, devenez l’un de mes élèves. Alors, vous verrez que je peux vous motiver par mes mots, vous donner la bonne stratégie, le bon encouragement. Et vous allez combattre au meilleur de vous-même, si vous êtes vraiment un vrai combattant et que vous croyez sincèrement en ce que je dis. Sinon, rien de tout ça ne fonctionnera.
Où en est Usman avec son contrat ? Peut-il rejoindre l’UFC ?
Je ne sais pas. Usman est un combattant et il est loyal au PFL. Je ne vois pas comment il pourrait devenir autre chose qu'un combattant du PFL. Voyons ce qu'il se passe quand son contrat se termine. S'il veut rester avec le PFL, il peut le faire, mais pour l'instant, le PFL est sa maison.
Quand Khabib a pris sa retraite, Islam a pris la relève. Aujourd'hui, Islam a 33 ans et Usman en a 26. Pensez-vous qu'Usman pourrait surpasser Islam ?
Usman a la capacité de surpasser tout le monde. C'est le combattant le plus talentueux que j'ai jamais entraîné. Il est incroyablement doué. Il n'a même pas encore atteint son plein potentiel. Il peut devenir le GOAT, cela dépend de ce qu'il veut faire. Mais il a ce talent en lui. Il est le plus talentueux de tous les combattants que j'ai entraîné.
Pourquoi ?
Ses capacités. Je regarde ce qu'il fait. Il passe de la lutte au combat debout avec une fluidité incroyable. Il a une défense presque comme dans Matrix. On dirait qu'il est ouvert, que l'adversaire peut le toucher, et pourtant, il est en plein saut, il frappe tout en évitant les coups qui reviennent vers lui. Il esquive les contres, et je me dis : "Tu ne peux pas enseigner ça." C’est quelque chose de naturel, une capacité instinctive, presque féline, qu’il a et qui est incroyable. Je n’ai jamais vu ça de ma vie chez qui que ce soit. C’est le seul en MMA que j’ai vu capable de faire ce qu’il fait. J’ai vu des boxeurs qui ont ce genre de talent, mais jamais quelqu’un en MMA. Et quand il passe du combat debout aux projections, wow, c’est tellement fluide. C’est incroyable. Il est rusé, vraiment rusé, et il est complet. Tout y est. Il est beau gosse, il a un super jeu debout, un excellent jeu au sol, une super attitude. Il passe bien devant la caméra. Il a tout. Absolument tout.